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La Solidarité entre nous tous, cop.copines° du C.B.C. dépasse la passion collective partagée pour le Bridge. Il est des moments où des chaînes nous entravent. Certains d'entre nous en ont de tristes souvenirs, car ils sont nés avant la guerre, en ont vécu les privations, les horreurs, les heures troubles : se cacher, accepter le confinement pour survivre, les camps, la déportation. Ils relativisent probablement davantage. Ils ont également vécu la délivrance, le retour à la normale, le soulagement.
Certains ont servi la France en Algérie ou en Indochine et savent hélas de quoi toute guerre est faite.
Les membres à peine moins âgés, dont je suis, n'ont connu la guerre que par les récits de l'après guerre, n'ont même pas le souvenir des tickets de rationnement, en dehors des tickets d'essence distribués en 1956 au moment où l'Égypte a nationalisé le canal de Suez.
Les plus jeunes d'entre nous étaient encore en primaire au temps de Mai 1968.
Les chaînes nous entravent aujourd'hui et nous confinent pour tenter de faciliter la lutte contre un ennemi invisible. Laissons nous guider par ceux qui nous dirigent et qui sont conseillés par les scientifiques, équipes de recherche médicale et soignants.
La Solidarité ne s'installe pas qu'entre nous. C'est également au sein de notre Société. C'est un vrai plaisir de voir comment l'entente franco allemande permet de soulager nos hôpitaux surchargés, nos équipes de soignants fatigués, la spontanéité de la "Réserve" qui vient, sans réserve, accomplir sa mission, sa vocation.
Notre club souffre au travers de Michèle R., joueuse fort aimable entre toutes, qui joue avec son compagnon Christian L. Michèle bénéficie depuis quelques jours de la solidarité franco allemande. Elle est désormais en traitement contre le coronavirus à l'Hôpital de Hambourg. Transportée là-bas avec d'autres malades du Grand Est, elle est prise en charge par des équipes qui ont la chance de travailler dans des hôpitaux non surchargés, non saturés, d'être soignée par des équipes "fraîches" qui ne doivent pas travailler dans l'urgence.
Nous avons une forte pensée pour elle.
Nous avons également une forte pensée pour Claire. Son mari est décédé la semaine dernière de cette maladie qui vient maintenant frapper localement avec dureté.
Oui, nous nous sentons chaque matin un peu plus concernés, car nous mettons des visages sur les souffrances endurées.
Les contacts téléphoniques nombreux que vous entretenez entre vous sont essentiels à notre équilibre psychologique durant cette période de confinement. Quand j'entends telle ou tel d'entre nous, je ressens toujours beaucoup d'émotion. Notre famille des Copains du Bridge est là, vivante à nos cotés. Nous avons tous hâte de la voir autour de tables de tournoi, de tables de festivités, de tables de convivialité.
Merci à celles et ceux qui nous envoient des messages tout au long de la semaine.
Deux vidéos encadrent cette sorte d'éditorial du jour. La deuxième a déjà été proposée en fichier attaché, mais cette chanson est forte.
Sachez continuer votre la lecture sans vous laisser envahir par les vidéo de YouTube qui sont ensuite proposées.
La suite du Blog du jour propose un peu de détente, mais aussi de réflexion.
Savoir que vous allez bien, que vous prenez soin de vous et de vos proches : c'est essentiel.
Adoptez les gestes barrières et acceptez qu'ils subsistent durablement après cette période de confinement. Il y a de fortes chances que les bisous échangés à qui mieux mieux retournent sagement à la sphère des relations intimes.
Bonjour Christian, et les copines et copains du club.
Aujourd'hui Saint-Benjamin. Je vous envoie les 3 dictons =
- Mars est comme la romance, il finit comme il commence.
- A la Saint-Benjamin, les frimas prennent fin.!
- Ce que mars couve, on le sait après son trente et unième jour !!! (1)
Les dictons de ma grenouille au fil des saisons, continueront aux prochains jours d'avril qui est très proche.
PORTEZ-VOUS BIEN TOUS, RESTEZ A LA MAISON, ET TOUT IRA BIEN.
Amicalement à tous. marie-do
(1) Note de la rédaction : Mars n'a rien couvé de bon pour le petit Griveaux !!
Les TINTIN revisités au temps du COVID-19 : Merci Laurent
Merci Jacques pour ces bons conseils.
DINGUES DINGUES ILS NOUS RENDRONT DINGUES : Merci Joël, Jackie
JOUR 1 Mercredi 18 mars.
Premier jour à quatre à la maison. Journée ensoleillée, les enfants ont pu profiter du jardin. Pas encore de nouvelles de la maîtresse, j'imagine qu'il faut le temps de s'organiser. Ce midi, apéritif en famille, jeux l'après-midi !
Ma femme avait fait un gâteau au chocolat pour le goûter. Petit air de vacances !
JOUR 2 Jeudi 19 mars.
Première tonte de l'année ! J'adore l'odeur de l'herbe coupée. Les arbres sont en bourgeons, les tulipes sortent de terre, les premiers jours de printemps sont toujours agréables !
Foot avec les enfants qui ont fini par se disputer, comme toujours. La vie s'organise tranquillement.
JOUR 3 Vendredi 20 mars.
Les premiers devoirs sont tombés pour mon fils : révisions sur les divisions. Surtout rester calme...
Ma fille fait des dessins pour papa et maman. Trop mignon.
JOUR 5 Dimanche 22 mars.
Le jardin est au carré, on dirait Versailles ! Comme quoi il y a toujours du bon à prendre !
Ma femme a les mains dans la farine la moitié du temps : gare aux kilos en trop !
Ma fille a épuisé la moitié du stock de pages blanches, c'est moche pour la planète.
Côté divisions, on rame...
JOUR 7 Mercredi 25 mars.
Si mon fils me demande encore une fois ce qu'est un dividende, je lui fais manger son cahier !
Ma fille a enfoncé toutes les pointes de feutres et chouine à longueur de journée.
Ma femme s'est lancée dans la confection d'un gâteau roumain à la purée de marrons et aux pruneaux. Est-ce vraiment une bonne idée ? Le temps commence à sembler long.
JOUR 10 Samedi 28 mars.
Je crois que mon fils est con, j'ai abandonné la division. On a une semaine de retard sur le travail envoyé par la maîtresse.
J'ai vomi le gâteau aux marrons.
JOUR 11 Dimanche 29 mars.
La caisse à outil est nickel, j'ai rangé mes clefs plates par ordre de grandeur, les marteaux par ordre croissant de poids.
J'ai trié tout ce qui pouvait se trier dans la maison : clous, vis, boutons, punaises (par couleurs), slips.
Je commence à voir flou.
JOUR 14 Mercredi 1er avril.
On continue sur le passé simple. La décence m'oblige à me taire. ..
JOUR 15 Jeudi 2 avril.
Je rédige une lettre à l'attention du pape pour faire canoniser la maîtresse de mon fils.
J'ai envie d'écouter Céline Dion en passant l'aspirateur dans le garage. Je crois que ça va pas le faire.
JOUR 16 Vendredi 3 avril.
« Les enfants prenâmes le goûter sur la terrasse ». Bon c'est fois-ci c'est clair, Mon fils n'aura pas non plus le prix Nobel de littérature... J'ai envie d'épouser sa maîtresse...je crois que je commence à délirer...
Ma fille regarde la télé H 24.
Ma femme a commencé une pièce montée à cinq étages. Je le sens pas trop. J'ai déjà pris cinq kilos...
JOUR 17 Samedi 4 avril.
Je crois que j'ai chopé un Gilles de la Tourette avec ce putain de passé simple de merde !
La pièce montée s'est cassé la gueule. J'ai des hallucinations, les dessins de ma fille me parlent !
JOUR 18 Dimanche 5 avril.
Pour la première fois de ma vie, j'ai prié Dieu...
JOUR 19
J'ai bouffé la page du livre de conjugaison. Problème réglé...
JOUR 20
Passé la journée à chercher le chien, on l'a perdu !
JOUR 21
Merde, c'est vrai, on n'a pas de chien ! J'attaque ma cinquième bière de la journée.
Ma fille ressemble à un lapin qui aurait attrapé la Myxomatose.
JOUR 30
36 mars. Je suis sûr d'avoir vu passer la maîtresse de mon fils dans la pâture derrière chez nous : elle promenait son Bescherelle en laisse.
Je vais reprendre un Ricard ...
JOUR 31
J'ai les dents qui grattent, je transpire des yeux. Je me rends compte que mon slip est à l'envers. Comme je le porte au-dessus de mon pyjama, j'ai l'air encore plus con.
JOUR 32
An 3020 après ma belle-mère. Plus de farine dans les magasins, Ma femme est prostrée sur une chaise dans la cuisine, elle fait la conversation au four. Mon fils essaye de diviser le passé simple. Ma fille bave devant la télévision. Les stocks de Ricard sont épuisés. Au secours...
JOUR 40
37 avril 2028. Oh putain on a remonté le temps ! Il se passe des trucs bizarres... Il y a une dame dans ma cuisine qui pleure en regardant le four, je ne sais pas du tout qui c'est.
Et cette petite assise dans le coin qui regarde en ricanant, elle me file les jetons.
De toute façon je ne sais plus comment je m'appelle. Je ne sais même plus pourquoi j'écris. C'est la fin...
JOUR 50
Il s'est passé quelque chose. Il y a des gens partout, on entend « c'est fini ! », « C'est fini ! », « Plus de confinement ! ».
Je ne sais pas ce qu'il se passe. Je sors pour voir. Je m'y reprends à trois fois avant de savoir enfin, passer la baie vitrée.
Je respire à pleins poumons. Je tombe dans les pommes. Direction les urgences.
JOUR 60
Vendredi 15 mai. Reprise du travail depuis une semaine. Ma femme, mon fils et ma fille vont bien.
La vie a repris son cours normal, si ce n'est que j'ai du cholestérol, du diabète, des troubles de la personnalité (mon double ne parle qu'au passé simple et cherche à diviser tout ce qu'il peut, c'est un peu pénible...)
Mais bon nous en sommes sortis vivants !
Rendez-vous demain chez la psy, 15h30...
Ne nous quittons pas sans réfléchir Merci Annie, Michel, Laurent
Moustapha Dahleb, la plus belle plume tchadienne, a écrit :
L'HUMANITÉ ÉBRANLÉE ET LA SOCIÉTÉ EFFONDRÉE PAR UN PETIT MACHIN.
Un petit machin microscopique appelé coronavirus bouleverse la planète. Quelque chose d'invisible est venu pour faire sa loi. Il remet tout en question et chamboule l'ordre établi. Tout se remet en place, autrement, différemment.
Ce que les grandes puissances occidentales n'ont pu obtenir en Syrie, en Lybie, au Yemen, ...ce petit machin l'a obtenu (cessez-le-feu, trêve...).
Ce que l'armée algérienne n'a pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (le Hirak a pris fin).
Ce que les opposants politiques n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (report des échéances électorales...).
Ce que les entreprises n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (remise d'impôts, exonérations, crédits à taux zéro, fonds d'investissement, baisse des cours des matières premières stratégiques...).
Ce que les gilets jaunes et les syndicats n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (baisse de prix à la pompe, protection sociale renforcée...).
Soudain, on observe dans le monde occidental le carburant a baissé, la pollution a baissé, les gens ont commencé à avoir du temps, tellement de temps qu'ils ne savent même pas quoi en faire. Les parents apprennent à connaître leurs enfants, les enfants apprennent à rester en famille, le travail n'est plus une priorité, les voyages et les loisirs ne sont plus la norme d'une vie réussie.
Soudain, en silence, nous nous retournons en nous-mêmes et comprenons la valeur des mots solidarité et vulnérabilité.
Soudain, nous réalisons que nous sommes tous embarqués dans le même bateau, riches et pauvres. Nous réalisons que nous avions dévalisé ensemble les étagères des magasins et constatons ensemble que les hôpitaux sont pleins et que l'argent n'a aucune importance. Que nous avons tous la même identité humaine face au coronavirus.
Nous réalisons que dans les garages, les voitures haut de gamme sont arrêtées juste parce que personne ne peut sortir.
Quelques jours seulement ont suffi à l'univers pour établir l'égalité sociale qui était impossible à imaginer.
La peur a envahi tout le monde. Elle a changé de camp. Elle a quitté les pauvres pour aller habiter les riches et les puissants. Elle leur a rappelé leur humanité et leur a révélé leur humanisme.
Puisse cela servir à réaliser la vulnérabilité des êtres humains qui cherchent à aller habiter sur la planète mars et qui se croient forts pour cloner des êtres humains pour espérer vivre éternellement.
Puisse cela servir à réaliser la limite de l'intelligence humaine face à la force du ciel.
Il a suffi de quelques jours pour que la certitude devienne incertitude, que la force devienne faiblesse, que le pouvoir devienne solidarité et concertation.
Il a suffi de quelques jours pour que l'Afrique devienne un continent sûr. Que le songe devienne mensonge.
Il a suffi de quelques jours pour que l'humanité prenne conscience qu'elle n'est que souffle et poussière.
Qui sommes-nous ? Que valons-nous ? Que pouvons-nous face à ce coronavirus ?
Rendons-nous à l'évidence en attendant la providence.
Interrogeons notre "humanité" dans cette "mondialité" à l'épreuve du coronavirus.
Restons chez nous et méditons sur cette pandémie.
Aimons-nous vivants !
Bonne lecture et prenez soin de vous.