Mardi 20 mai
Ce texte m'a été inspiré par Marie France Frey. Fin avril, elle me suggére de rédiger un blog autour de l'Église Saint Nicaise, ouverte à partir du 2 mai les vendredis, samedis et dimanches de 12 à 18 h.
Pour entendre le carillon suivez ce lien le carillon de Saint Nicaise
Depuis que Marie-France m'a proposé ce thème, le Pape François est décédé, son successeur a été élu et a choisi de s'appeler Léon XIV.
S'intéresser à l'un de ses prédécesseurs et inspirateur direct, le Pape Léon XIII, pourquoi pas ?
Il fut le Pape du Christianisme Social, l'auteur de l'encyclique Rerum Novarum, gigantesque révolution dans la doctrine de l'Église, parue le 15 mai 1891.
N'allons pas plus loin et revenons à Reims, dans le quartier du Chemin Vert, largement inspiré de ces principes.
Jean Baptiste LANGLET, maire de Reims, se rend en Angleterre en 1911 pour observer la mise en oeuvre de logements sociaux. En effet, dès 1898, Ebenezer Howard théorise le concept de délocalisation de la ville à la campagne ; en 1901, la cité jardin Letchworth prend forme et restera longtemps la référence.
Il est alors accompagné d'une délégation d'industriels rémois dont Georges CHARBONNEAUX. Cet industriel rémois en revient la tête pleine d'idées qu'il croise avec la révolution sociale proposée par Rerum Novarum.
Il crée rapidement la société HBM, Habitations à Bon Marché, ancêtre des sociétés de H.L.M. "Habitations à Loyer Modéré". La société HBM de Reims deviendra vite "Le Foyer Rémois".
Deux autres sociétés H.L.M. existent à Reims "Plurial Novilia" anciennement "l'Effort Rémois", et Reims Habitat, anciennement "Office d'H.L.M. de la Ville de Reims".
37,4 % : C'est le taux des logements sociaux à Reims (36 000 logements sociaux). C'est un taux très élevé : "le plus fort taux des villes françaises hors Île de France". C'est historique avec ces trois sociétés toujours très actives.
Le Foyer Rémois est désormais la seule de ces sociétés à assumer son nom d'origine.
L'objectif du Foyer Rémois est de construire des logements sains et hygiéniques pour loger les familles ouvrières.
Les logements ne sont pas destinés à loger les ouvriers de l'industriel (la cité de la verrerie Charbonneaux s'en chargeant), mais de loger en priorité les familles nombreuses.
En 1912, on compte à Reims 548 familles de cinq enfants vivant dans une seule pièce et 1608 familles de huit enfants habitant dans un logement de deux pièces.
Quid alors des conditions sanitaires ? La toilette à l'eau froide sur l'évier qui sert tout au long de la journée est la règle dans bien des foyers. Elle le restera longtemps encore.
La guerre survient avec son lot de misères, surtout à Reims, ville martyre de la Première Guerre Mondiale.
Le flambeau de la cité jardin est de nouveau saisi par G. CHARBONNEAUX dès 1919. Il profite des dommages de guerre et d'une nouvelle loi qui oblige les villes de plus de 10000 habitants à se doter d'un plan d'urbanisme (aujourd'hui P.L.U.). Le plan de l'architecte américain Georges B. Ford prévoit l'édification d'une ceinture de cité jardin à la périphérie du centre de Reims.
La cité jardin du Chemin Vert sort ainsi de terre, avec ses pavillons jumelés de deux ou quatre logements. Les éléments de confort restent modestes avec WC intérieurs, tout à l'égout, mais un seul point d'eau froide dans la salle commune, à la fois séjour, cuisine et salle d'eau.
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Innovation fabuleuse, la Maison de l'Enfance sort de terre en 1923. Service pour les futures mamans, elle est également crèche et garderie. Un dortoir pour accueillir les enfants de moins de 10 ans pendant 15 jours autour de l'accouchement de leur maman est une idée novatrice pour l'époque, aujourd'hui tombée dans l'oubli.
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Enfin, la Maison Commune du Chemin Vert est inaugurée en 1925.
Le quartier sera complétée par des commerces et l'école Pommery.
Tout cela est alors construit en bordure de champs et en zone pas encore urbanisée.
G. CHARBONNEAUX fait édifier l'Église Saint Nicaise. Un quartier nouveau sans clocher est alors impensable. Jean Marcel AUBERTIN, architecte de ce nouveau quartier y dessine et y place l'Église Saint Nicaise, non loin de la butte du même nom, créant ainsi un "bridge" entre le Reims nouveau et le Reims antique.
reportage sur les vitraux Lalique
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Saint Nicaise est un petit bijou d'art nouveau dès que l'on passe la porte d'entrée. Les grands noms de l'art nouveau, de l'art déco y sont passés, à commencer par Lalique, mais aussi Jacques Simon.
La pensée de Léon XIII a laissé ses marques dans l'urbanisation de notre ville. En sera-t-il de même de la pensée de Léon XIV? Nos petits enfants, nos arrière petits enfants en seront les témoins.
Souhaitons qu'un bridge soit ainsi créé pour que l'Histoire se transmette de génération en génération.
Et que des ponts soient créés partout plutôt que des murs.
Notre jeu de prédilection est un jeu de construction.
"Frères et Soeurs, c'est l'heure de l'Amour" vient de proclamer Léon XIV. Pour nous, c'est aussi l'Amour du Bridge qui nous réunit.
10 tables pleines cet après-midi. Marie Chantal (B), joker, était absente. Pour éviter un relais, Christian (Z) a joué avec le "mort volant"
NS : Annie et Michel (H) sont en tête : 59,49 %
EO : Jean-Marie x 2 (B & L) font bien mieux : 64,38 %
L'été s'approche. Les fleurs sont belles. En arrivant à l'Amicale Jamin, au niveau de 4 rue de Bétheny, n'hésitez pas à avancer votre nez jusqu'au chèvrefeuille. C'est un régal. Attention aux éventuelles butineuses.
Dans notre entrée, appréciez l'odeur mais également la magnificence du rosier de l'Amicale Jamin.
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Un dernier mot : n'oubliez pas de vous inscrire pour le pique nique du mardi 8 juillet. C'est entièrement gratuit pour les membres du Bridge Des Copains Amicale Jamin et 15 Euros pour votre conjoint.